Milovaig, Île de Skye (Hébrides intérieures)

Les Cuillin n'auront pas dévoilé leurs têtes et après un petit passage par le garage pour récupérer notre roue, nous voilà partis pour la découverte du reste de l'île en commençant par son centre, Portree. Et pour qu'une histoire soit bonne, il faut un rebondissement qui se traduira par un "raplatissement". Hier le réparateur répara l'irréparable, autrement dit un pneu foutu. L'opération fut plus rapide, bénéfice de la "ville", juste le temps d'admirer les façades colorées de son port, et chaussés d'un pneu neuf et délestés de quelques livres, nous repartons légers et tranquilles.
La côte Est dresse ses falaises de basalte d'où s'abîment des cascades et laisse admirer des îlots sous une lumière étonnante. Juste au-dessus, le Quiraing, dont la figure tutélaire, le " Vieil Homme de Storr", aiguille de basalte d'une cinquantaine de mètres, ne restera pour nous qu'une image de carte postale, les nuages en cachant son existence même. D'autres silhouettes fantasmagoriques semblent émerger de la brume. Des fantômes bien réels hantent les lieux, avec leurs bâtons, leurs capes luisantes et leurs bosses dans le dos; il faut être bien courageux ou tout simplement obstinés pour randonner le nez baissé sous les grains continuels et dans le brouillard !
La côte Ouest, celle au vent, tout aussi basaltique que sa soeur, se perd dans la brume qui s'épaissit au fur et à mesure que le vent mollit, célébrant ainsi dans une franchise parfaite l'étymologie de Skye, l'île des nuages.
Une petite cale où attendent quelques casiers, des huîtriers-pies qui piaillent leur mécontentement d'être dérangés, deux ou trois phoques indolents qui pointent leur museau, une couche de nuages denses et vers cet horizon mal défini, les Hébrides extérieures dont les îles principales de Harris et Lewis demeureront ce que nous avons imaginé depuis les lectures de la trilogie de Peter May.  

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