La pluie a repris son staccato sur la carrosserie et nous avons goûté aux midges, ou plutôt les midges nous ont goûtés. Midge : "Culicoides impunctatus", en langage vulgaire Moucheron des Highlands, dont la femelle au moment de la pondaison devient hématophage et n'hésite pas du haut de ses 2/3 mm à attaquer en masse votre épiderme.
Tout au Sud de Kintyre, une route étroite et sinueuse à souhait nous conduit à Mull of Kintyre chanté par Paul McCartney. Nous n'en verrons que le gris cotonneux de la brume qui nous masque tout relief.
À la descente, ô miracle, la brume se dissipe, la pluie cesse et nous prenons tout notre temps pour longer la côte occidentale de la presqu'île. Des phoques se prélassent sur des rochers à peine dérangés par le criaillement des huîtriers-pies.
Il est temps d'embarquer, en marche arrière et mon anglais très scolaire se heurte à l'accent rugueux des marins écossais vous aidant à la délicate manoeuvre.
Les deux heures de traversée sont un véritable enchantement. Phoques, cormorans, tadornes, fous de Bassan nous accompagnent. À l'entrée de la passe, entre Jura et Islay, un phare de poche tout juste issu d'un circuit de train électrique. Port Askaig est en vue, débarquement rapide, narines frétillantes. Islay possède une dizaine de distilleries se disputant un savoir-faire ancestral.
Sortant des sentiers battus, une route minuscule, où les places pour se croiser sont indiquées par des pals noir et blanc, comme des "paline" à Venise, nous permet d'approcher une autre spécialité insulaire et surprenante : des cerfs ! La pluie reprend son tempo, d'abord moderato, puis forte. Le whisky, demain, promet d'être bon.
Port Ellen - Île d'Islay( Hébrides intérieures)
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire