Le corps propre, l'esprit léger, l'estomac lesté d'un excellent et copieux Fish and Chips, nous appareillons à bord du May Princess, cap sur l'île de May.
La côte s'éloigne, les habituels goélands suivent le sillage, les cormorans, long cou tiré vers l'horizon, semblent bien pressés en nous doublant insolemment. Bientôt une escadrille de Fous de Bassan au vol fin et expérimenté nous croise, le bec chargé de munitions. Des phoques émergent de leur paresse et des flots pour nous saluer avant l'accostage par une passe étroite négociée avec doigté par le capitaine.
À peine débarqués, il faut se couvrir la tête pour se prémunir des attaques des sternes arctiques, véritables mères poules et harpies défendant leurs petits. Et le ciel n'est que flappement d'ailes agitées frénétiquement, de becs colorés débordant de harengs, de pattes oranges palmées largement déployées pour l'atterrissage. Et au sol, sur l'herbe, malgré le sabbat des lapins, sur le bord des falaises, dans un creux de basalte, ils sont partout, plusieurs dizaines de milliers, ces macareux moines, ces puffins comme l'on dit ici.
Le torda est antisocial et aime la tranquillité et n'hésite pas à chasser un intrus. Le guillemot est grégaire, s'agglutinant en grappes blanches et noires bruyantes. Le cormoran est touchant dans ses gestes de tendresse pour ses petits et le fulmar ne bouge pas pour les protéger. Le goéland est agressif dès qu'on approche de ses oisillons et les macareux continuent leur cirque.
Le temps passe vite, la marée n'attend pas, le capitaine a la délicate attention de faire le tour de l'île aux pieds des hautes falaises et guillemots, tordas ou macareux paraissent bien lourds pour l'envol.
Saint Monans (Fife)
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